Hebdo
No 108. 24mars 2003

Sommaire : Cinq questions à Frantz Rowe | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | Entreprises | La recherche en pratique | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente (en attendant la)...


"Un chercheur en systèmes d'information doit passer beaucoup de temps sur le terrain. Car nous mettons l'accent sur le sujet pensant. C'est lui qui met en oeuvre les technologies."

Cinq questions à Frantz Rowe

Rédacteur-en-chef de la revue SIM (Systèmes d'information et management)

Asti-Hebdo : Vuibert et la Fnege on récemment publié "Faire de la recherche en systèmes d'information", ouvrage dont vous avez coordonné la publication. Un thème aussi précis justifiait-il un ouvrage aussi substantiel (359 pages très denses)?

Frantz Rowe : Il s'agit d'un ouvrage collectif, réalisé à la demande de la Fnege (Fondation nationale pour l'enseignement de la gestion), et je pense qu'il fera date, car il représente un important investissement. Il s'agissait à la fois de former la communauté des jeunes professeurs du domaine, d'élargir leur vision et de la mettre "à l'état de l'art". Nous avons dans ce but sélectionné 17 jeunes, doctorants ou maîtres de conférence, et nous les avons réunis pendant une semaine entière, en site résidentiel. Devant eux sont intervenus, chacun pendant une demi journée une quinzaine de spécialistes reconnus sur chacun des thèmes qui nous paraissaient essentiels. Le livre regroupe les interventions de ces experts et une série de contributions réalisées par des groupes de deux ou trois participants. Robert Reix et moi-même avons animé l'ensemble de ce séminaire qui, comme vous le voyez, va bien au delà des colloques habituels.

A.H. : Quelles en sont les avancées majeures les plus récentes ?

F.R. : Un des points-clés est que nous sommes parvenus à une définition du système d'information (en gestion), qui apporte une base solide à l'ensemble des recherches dans ce domaine : "Un système d'information est un ensemble d'acteurs sociaux qui mémorisent et transforment des représentations via des technologies de l'information et des modes opératoires".

Cette définition met au centre le sujet pensant, et elle oriente la réflexion vers les sciences humaines et sociales. Elle éloigne, certes, de la technologie et de la pensée "informatique". Mais le système technique n'est pas oublié. L'orientation disciplinaire, que ce soit celle du gestionnaire, du sociologue ou du psychologue, doit prendre en compte l'acteur aussi bien que le système technique. Ce sont les deux qui constituent, ensemble, le système d'information.

Jusqu'à présent, les définitions variaient. Elles penchaient dans le sens de telle ou telle spécialité. Chacun avait la sienne, sans véritable confrontation à celle des autres. A partir de maintenant, toute la communauté des SHS concernée par les systèmes d'information peut s'accorder. Pour elle, le problème central de la gestion, c'est l'évaluation du système d'information. Est-il pertinent pour les individus et pour l'organisation qui l'utilisent ? En particulier, pour parler le langage des DSI et des managers, est-il aligné sur les objectifs stratégiques de l'entreprise ? La réponse à cette question passe par l'analyse de plusieurs thèmes : les structures mises en place pour concrétiser la stratégie, les types de tâches, les systèmes d'incitation, le jeu des acteurs et les constituants techniques.

Nous n'avons pas pris parti sur le choix d'une épistémologie plutôt qu'une autre. Bien au contraire, nous avons précisé le positionnement épistémologique des uns des autres. Il ne suffit pas d'opposer les constructivistes aux positivistes ! Emmanuel Monod a relevé six épistémologies pertinentes pour le domaine.

Cela est essentiel pour l'élaboration des méthodologies. Nous avons fait un tour très complet de l'état de l'art, notamment des postures par rapport à la complexité des phénomènes observés. Ce point fait l'objet d'un chapitre sur les méthodologies qualitatives par David Avison et Michael Myers, sur une ingénierie des systèmes d'information par Marie-Laurence Caron-Fasan et Serge Amabile et sur les différentes méthodes pour tester l'alignement stratégique par Louis Raymond. Nous montrons notamment qu'il est de plus en plus intenable d'évaluer les systèmes sans tenir compte des effets de complémentarité entre les technologies.

A.H. : Comment s'organise la recherche dans votre domaine, à l'intersection des technologies, des sciences humaines et des entreprises ?

F.R. : Nous insistons sur le fait que les chercheurs en systèmes d'information doivent passer plus de temps sur le terrain qu'ils ne l'ont fait dans le passé. Par exemple, pour un DEA sur les places de marché, une de mes étudiantes a conduit 28 entretiens, d'une heure et demi chacun, dans différentes entreprises et avec des personnes de profils variés. Elle en a tiré un article bien argumenté dans notre revue SIM. Ce travail était d'autant plus délicat qu'il s'agit d'entités fragiles (les places de marché sont s'origine récente et ont subi les aléas de la "bulle internet") et que les phénomènes à observer ont une importance stratégique pour les acteurs qui y participent.

Dans le cas d'une thèse, le travail sur le terrain doit être complété par des recherches théoriques et par un contact sérieux avec les meilleurs chercheurs spécialisés dans le domaine. Cela peut conduire à passer plusieurs mois dans des laboratoires de recherche européens ou américains.

A.H. : Quels sont les débouchés offerts à ces chercheurs ?

F.R. : Une des chances de la gestion, c'est qu'elle est enseignée dans toutes les écoles de commerce, dans plusieurs écoles d'ingénieurs et dans les universités, les IAE... Notre discipline peut donc offrir un assez grand nombre de postes. Pour y postuler, la règle actuelle est d'avoir soutenu une bonne thèse dans notre section CNU, et d'avoir publié au moins un article dans une revue scientifique (il ne suffit plus d'avoir présenté une communication dans un colloque).

A.H. : Dialoguez-vous avec la communauté "Stic" ?

F.R. : Il n'y a aucune relation structurelle entre notre communauté et celle des Stic. La bibliographie des publications montre bien qu'il s'agit de deux continents qui s'ignorent, et qui tendraient plutôt à s'éloigner selon les bonnes lois des blocs tectoniques, comme le montre la contribution de Suzanne Rivard. Cela dit, quelques personnalités agissent de part et d'autre, et nous sommes engagés dans certaines actions spécifiques des réseaux thématiques pluridisciplinaires du CNRS..

Le travail en commun est difficile. Le spectre est tellement étendu qu'il faut plusieurs réunions pour que chacun commence à comprendre le langage de l'autre, décode ses intentions. Après quoi il faut voir jusqu'où chacun est prêt à faire évoluer ses représentations en empruntant à l'autre... et rares sont les gens qui ont envie de modifier de manière trop importante leur système de références.

Je crois que la meilleure collaboration possible vient de la réponse commune à des projets ambitieux, où la complémentarité s'impose. Je le rappelle (p.190) de notre ouvrage, il faut pouvoir trouver un "superbut", un but commun au dessus des buts de chacun des acteurs.


Actualité de la semaine

Budget du CNRS diminué de 30%, ou de 2,1% ...

Pour le SNCS, les Crédits de recherche (hors salaires) du CNRS sont diminués de 34%. Dans un communiqué en forme de démenti(Texte intégral), la ministre de la Recherche indique :"Pour ce qui concerne le CNRS, la réduction effective de l'ensemble des crédits publics de fonctionnement et d'investissement, suite à cette annulation, représente une fraction de 9,3% des crédits publics figurant dans le budget 2003 du Centre voté par son conseil d'administration en décembre 2002. Les laboratoires du CNRS ne sauraient en conséquence subir une baisse de 30% de leurs crédits publics. Globalement, la réduction des crédits publics de rémunération, de fonctionnement et d'investissement de l'ensemble des établissements publics de recherche est de 2,1%. ".

Le livre, loin de l'e-book

Le Salon du livre fermer ses portes (Porte de Versailles) ce mercredi 26 mars. On ne peut pas dire que les Stic y tiennent une grande place. Au détour du programme publié par Télérama, on découvre une heure de débats sur "Cryptologie et sécurité informatique, de la guerre des codes au commerce électronique" (mari 25 mars, de 15h40 à 16h 40), coincée entre "L'équité est-elle soluble dans le café" et "L'obésité, une véritable économie".

C'est clair : pour l'instant, le monde du livre et le monde d'Internet ne se rejoignent pas, et l'échec commercial de l'e-book a été patent. Mais le salon a tout de même sont site : www.salondulivreparis.com

Michel Robert, directeur adjoint du département Stic

Michel Robert, professeur des universités, a été nommé directeur scientifique adjoint au département sciences et technologies de l’information et de la communication du CNRS. Cette décision a pris effet le 20 janvier 2003. Il remplace à ce poste Pierre Guillon appelé à d’autres fonctions.
Consulter le Bulletin officiel du CNRS :

Légion d'honneur à Louis Pouzin

Claudie Haigneré a remis les insignes de la Légion d'honneur à Louis Pouzin. Nous joignons à ce numéro le texte intégral de leurs discours. La ministre a retracé en détail la carrière du précurseur d'Internet avec le projet Cyclades. Le récipiendaire a eu cette jolie phrase : "L'informatique se réinvente en permanence, et on peut toujours être là où quelque chose commence.

Droit international et interactivité

Petites phrases dans l'article de Mireille Delmas-Marty (Le Monde du 22 mars), extrait de la leçon inaugurale de son cours au Collège de France :
- "Ces réalités nouvelles (NDLR notamment la surabondance des institutions) font évoluer le droit vers des systèmes interactifs, complexes et fortement instables".
- "Une contradiction apparaît en effet entre l'internationalisation éthique, qui suppose le soutien actif des Etats, et la globalisation économique, qui se traduit souvent par leur impuissance".


Théories et concepts

Gouvernance du système d'information

Le Cigref, en partenariat avec l'Afai, organise le 9 avril prochain le Symposium gouvernance du système d'Information : l'IT governance in action. En savoir plus : Cigref

PLM : Product lifecycle management

"Une approche commune de la vie des produits", selon le dossier du Monde informatique (21 mars). Un gros dossier de synthèse réalisé par Claire Rémy, Patrice Desmedt, Bertrand Lemaire et François Jeanne. Avec une grêle de sigles, depuis CAD jusqu'à XAO, dont plusieurs ne figuraient pas encore à notre dictionnaire, par exemple PPR... et PLM.

Signature électronique

Selon une enquête d'Olivier Descamps (Le monde informatique du 21 mars), la signature électronique ne décolle pas : Trois ans après le vote de la loi, le processus juridique n'est pas achevé, et les projets des entreprises n'en sont qu'à leurs balbutiements.

Simulation corporelle

La lettre de la Direction de la technologie du ministère (février 2003) présente le projet Sharmes (simulation hautement réaliste du membre supérieur). Il vise une simulation "haut de gamme" de la main et de l'avant-bras humain.

Téléphonie rurale pour pays en émergence

Jacques-Antoine Darricau a été primé au concours Innovation 2002 de l'Adermip pour son système de téléphonie, basé sur la norme radio GSM, réutilisant les infrastructures existantes, mais permettant d'établir des communications à grande distance. Les postes téléphoniques spécifiques de ce système sont capables de connecter par radio jusqu'à 60 kilomètres d'un relais.

Annuaires

L' association européenne des éditeurs d'annuaires et de bases de données (EADP) tiendra les 8 et 9 mai prochains sa 8e conférence sur les annuaires électroniques à Cannes. Fondée en 1966, l’EADP est une association européenne regroupant à la fois des éditeurs d’annuaires téléphoniques et des éditeurs d’annuaires spécialisés business-to business .L’EADP compte
près de 200 sociétés membres réparties dans 36 pays, six associations nationales, ainsi que des éditeurs des pays d’Europe Centrale ( Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Roumanie et Lituanie).


Enseignement

Auto-évaluation Internet pour les fonctionnaires

Le 18 mars, dans le cadre de la Fête de l'Internet, Jean-Paul Delevoye et Henri Plagnol ont inauguré Defi, le dispositif permettant à l'ensemble des agents publics de tester librement leurs compétences dans l'utilisation d'Internet. Le site a été créé pour tous les agents publics. Il permet à chacun de tester sa capacité à utiliser les nouveaux outils de la société de l'information et sa maîtrise des enjeux tels que ceux de la sécurité des systèmes d'information ou de la protection des données personnelles.

Métier, et pourquoi pas prof ?

C'est la question que pose Emmanuel Brugvin dans le dernier numéro du Monde informatique : "l'Education nationale offre différents types de postes aux informaticiens en activité ; celui de professeur associé à temps partiel est un des plus courus et des plus rémunérateurs".


Entreprises et institutions

L'Adaé

L' Agence pour l’administration électronique (Adaé), placée auprès du Premier ministre, a été créée par décret du 22 février 2003. Son but : moderniser le fonctionnement de l’administration et mieux répondre aux besoins du public. Elle reprend notamment les fonctions de l'Atica, et ses "jeudis" (de 14h30 à 17h30).

07/05 - Présentation du guide des services en ligne personnalisables.
02/04 - Les solutions Lamp (Linux Apache MySQL PHP)
24/04 - Les portails : l'interaction avec les systèmes d'information.
18/06 - Les pratiques de l'interopérabilité.
14/05 - Le poste de travail.
30/04 - La modélisation des données.
03/04 - Retour de réalisations d'IGC.


La recherche en pratique

Dirigeants de la recherche, formez-vous à la gestion !

Un projet de stage de formation des hauts dirigeants, proposé par l’Institut de perfectionnement à la gestion de la recherche (IPGR), a été adopté par le Comité directeur du CNRS. Il conduira les futurs stagiaires à mener une réflexion commune sur ce thème d’importance stratégique. Des interventions de personnalités de haut niveau sont prévues au cours du stage ainsi que des séminaires communs avec des participants venus d’autres établissements de recherche (CEA et Ina, éventuellement l’Inserm). Pour en savoir plus, contacter Roger Miglierina, directeur de l'IPGR : roger.miglierina@cnrs-dir.fr


Manifestations

Seti, trois jours Porte de Versailles à Paris

La Seti (Semaine européenne des technologies de l'information) se tient du 1er au 3 avril à la Porte de Versailles : "Toutes les solutions informatiques, toutes les solutions Internet".

Systèmes d'information

Le cinquième congrès Iceis (International conference on enterprise information systems) se tiendra du 23 au 26 avril à l' École supérieure d' électronique de l' Ouest (Angers). Au programme :
- bases de données et intégration des systèmes d'information
- intelligence artificielle et aide à la décision
- analyse des systèmes d'information et spécifications
- agents logiciels et traitements sur la toile (Internet computing).

Manifestations des associations fondatrices de l'Asti

- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif


Le livre de la semaine

Ingénierie de l'interdisciplinarité

Nous l'avions annoncé en septembre dernier, le travail de François Kourilsky est maintenant paru à l'Harmattan (avec le concours de Jean Tellez) sous le titre Ingénierie de l'interdisciplinarité. Un nouvel esprit scientifique. Simultanément, chez le même éditeur, paraît le deuxième tome de "Le constructivisme", de Jean-Louis Le Moigne, intitulé "Epistémologie de l'interdisciplinarité".

Depuis bientôt trois ans qu'il paraît, Asti-Hebdo s'est efforcé de donner la parole à tous ceux qui s'intéressent aux Stic, quelle que soit la discipline qu'ils pratiquent. Asti 2001 et la journée Asti d'avril 2001 ont eux-aussi poussé en ce sens. Il s'en dégage une double impression, hélas peu réconfortante.

D''une part l'on entend, fréquemment pour ne pas dire constamment, des appels à l'interdisciplinarité. A l'exception de quelques spécialités très pointues (calcul quantique, cryptologie.... par exemple), chacun évoque le besoin de dépasser des frontières d'ailleurs souvent difficiles à définir théoriquement. Le département Stic du CNRS, en particulier, a fait d'importants efforts en ce sens, ne serait-ce qu'avec ses réseaux thématiques pluridisciplinaires (RTP). Tout récemment encore, dans notre numéro 104, Claude Kirchner souhaitait faire une large place au Droit pour l'ACI "sécurité informatique" dont il préside le conseil scientifique. Et dans notre numéro 101, Claude Puech signalait que "Les informaticiens prennent goût à des recherches pour lesquelles le contexte est moins clair qu'en informatique, classique, les sujets moins formels, les évaluations plus difficiles à formuler de manière tranchée".

D'autre part, on est frappé par les différences de ton, de style et même de préoccupations qui séparent les sciences humaines et sociales des sciences pour l'ingénieur. Dans ce numéro même, nous interviewons Frantz Rowe, dont le considérable travail mené depuis des années avec sa revue SIM est marqué par la volonté de confronter les modèles avec le terrain, de ne pas se laisser absorber par la recherche bibliographique, quelle que soit son importance. Mais on note tout de même qu'il vise surtout à "évaluer" les systèmes d'information, alors qu'un ingénieur, informaticien ou sticien, vise d'abord à les concevoir et à les construire.

En prenant pour titre "Ingénierie de l'interdisciplinarité", François Kourilsky tente une fois de plus le grand écart. Je crains que les informaticiens ne le classent malgré tout parmi les philosophes plutôt que parmi les ingénieurs, et n'aient du mal à s'impliquer dans le type de démarche qu'il suggère. Mais qui sait ?

Pierre Berger


Détente (en attendant la)

Les Stic dans la guerre... selon quelques futurologues d'hier

Comme toutes les avancées scientifiques et techniques, les Stic ont été mises au service de la Défense depuis toujours, quand ce n'est pas la Défense qui les a fait naître. Le télégraphe Chappe, puis le télégraphe électrique, la radio, le calcul, Arpanet... En attendant une véritable étude historique signalons quelques textes de futurologues d'hier.

Albert Robida consacré un volume de dessins à La guerre au XXeme siècle (vers 1880, réédité par Tallandier en 1991) (NDLR : Nous cherchons un exemplaire de cet ouvrage pour en mettre quelques parties à disposition sur notre site. Si l'un de nos lecteurs peut nous le communiquer quelques jours, qu'il mette un courriel à pmberger@noos.fr. Merci d'avance).

Jules Verne écrit dans La journée d'un journaliste en 2889 : "La guerre est-elle possible avec les inventions modernes, ces obus asphyxiants qu'on envoie à des distances de cent kilomètres, ces étincelles électriques longues de vingt lieux, qui peuvent anéantir d'un seul coup tout un corps d'armée, ces projectiles que l'on charge avec les microbes de la peste, du choléra, de la fièvre jaune, et qui détruiraient toute une nation en quelques heures ? ". Hélas... on connaît la réponse !

Danrit (alias le Colonel Driant, mort au champ d'honneur en 1916) évoque avec précision, dans L'aviateur du pacifique (Flammarion, vers 1910), évoque avec précision la guerre électronique (transmissions radio et brouillage des émissions ennemies). Voir notice .

Birkenhead (The earl of), un de conseillers personnels de Churchill , dans The world in 2030 (Holder and Stoughton, Londres, 1930), consacre un chapitre à la guerre (notre illustration). Les chars télécommandés y jouent un rôle central. Il décrit ainsi le commandement des opérations "La salle de contrôle d'où sont conduites de telles batailles pourrait être soit être dans un avion à grande altitude au dessus du champ de bataille, soit être enterrée, à l'abri des bombardements ennemis. Dans ce dernier cas, chaque tank porterait à l'avant une caméra de télévision, de manière à projeter sur écran un panorama du champ de bataille sous les yeux du général en charge des opérations".

Maurice Ponthière dans Le bureau moteur ( Delmas, 1935) : "Même la guerre est conduite par le bureau... Le chef de guerre se tient maintenant bien loin derrière la bataille en quelque maison calme. Ses yeux ne voient rien de ce qui se passe, c'est le papier qui le renseigne. .... Quand un officier a prouvé sa valeur de chef, on lui enlève son sabre et son revolver, on lui remet un porte-plume, on en fait un homme de bureau"


L'équipe ASTI-HEBDO : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Asti-Hebdo est diffusé par FTPresse.